Lisbonne, du 8 au 13 mai 2015

Ah, Lisbonne, ses poissons grillés, sa morue à brás, ses ginjinhas, ses pasteis de nata, son vinho verde… Pardon, je m’égare.

Arrivée vendredi soir, hôtel (au-dessus du parc Eduardo VII — attention, ça grimpe, et les transports ne sont pas drus côté ouest), resto, dodo.

Samedi, petit déjeûner dans une gargotte quelconque (bon, sucré, crémeux et pas trop cher, c’est plus ou moins une constante), puis on descend à pied jusqu’à l’office du tourisme pour acheter notre Lisboa Card. Attention, elle est assez chère par rapport aux réductions qu’elle offre, il vaut mieux faire le calcul avant pour savoir si elle est rentable. Puis on saute dans un tram (enfin, on saute lentement, les horaires des transports lisboètes sont assez élastiques) et nous voilà partis pour Belém.

Là, il faut que je dise que j’ai essayé de visiter la tour lors de mes deux autres passages à Lisbonne et que j’ai toujours trouvé porte close. Pour une fois la chance est avec nous et nous voilà rentrés. Quelques petites bosses plus tard (les plafonds du sous-sol sont très bas), on entreprend l’ascension. Ça vaut le coup, mais vue l’organisation pour emprunter l’unique escalier (à base de signaux indiquant ou pas la permission de passer dans un sens ou dans l’autre et apparemment complètement ignorants des vrais temps de parcours), j’imagine que les jours d’affluence peuvent assez vite devenir cauchemardesques.

Un petit resto trouvé au hasard, une morue à brás succulente et on est partis pour le musée de la marine. Plein de choses à y voir, et des salles quasi désertes, ça me plaît. On en ressort pour déguster quelques délicieux pasteis de nata. Bon à savoir : la pâtisserie renommée fait aussi bar, et on est servis beaucoup plus vite à l’intérieur qu’au comptoir de vente à emporter.

Retour dans le centre historique, puis on emprunte l’effeilesque ascenseur de Santa Justa pour aller s’attabler dans un petit resto touristique mais pas désagréable du Chiado.

Dimanche, c’est le jour du Parc des Nations. La grosse visite du jour : l’aquarium, bâti autour d’un gigantesque bassin hébergeant raies, requins de toutes sortes et poissons-lunes. Puis on se balade dans le parc sous un soleil qui cogne fort et qui nous fait bien ressentir les distances pas si courtes qu’elles le semblent, le tout entourés par les visiteurs costumés d’une convention de manga. Bref, un endroit plutôt agréable, même s’il est assez peu orienté vers les touristes que nous sommes, mais attention aux grosses chaleurs.

Le lundi, la plupart des musées de Lisbonne sont fermés. Nous nous rabattons donc sur Sintra. Et pour commencer, l’incontournable palais de la Pena, bizarrerie aux couleurs improbables perchée sur une colline au-dessus de la ville. L’endroit est joli mais la visite est malheureusement très balisée (malheureusement, mais indispensable les jours de forte affluence, ce qui n’était pas le cas cette fois-ci), et une partie du bâtiment était inaccessible pour cause de travaux. M’enfin, on ne va pas bouder notre plaisir. On redescend ensuite tranquillement vers le centre historique et la visite du Palais national, avec ses courettes ombragées et ses cuisines aux cheminées disproportionnées.

Dans la soirée, plutôt que rentrer dîner à Lisbonne, nous prenons un bus pour Cascais. On préfère la ligne «chemin des écoliers» à l’autre, plus directe, mais qu’on soupçonne moins jolie. Et puis, hé ! c’est les vacances, on a le temps, non ? On passe donc la soirée à regarder la mer en mangeant en terrasse au-dessus de la plage. Un peu frisquet, mais très agréable.

Nous consacrons le mardi à une balade dans le centre de Lisbonne, sans vrai but autre que la ville elle-même, nos vagues projets de visites (principalement le musée des azulejos) n’ayant pas survécu au soleil qui cogne et au pichet de vinho verde du midi. Passage par le grand magasin Pollux, sorte de BHV local dont le bar en terrasse surplombe la Baixa face à l’ascenseur Santa Justa. Balade dans le quartier populaire et néanmoins vertical de l’Alfama, où on écoute des musiciens de rue, avant de redescendre en empruntant le très touristique tram 28. Marche tranquille le long du Tage. Rafraichissement bien mérité à la Pâtisserie Suisse. Dîner, enfin, dans un petit resto à l’air de rien au-dessus de la gare de Rossio.

Mercredi, c’est déjà le dernier jour. On préfère rester près de l’hôtel pour en profiter au maximum avant de devoir partir pour l’aéroport. Forte chaleur orageuse, les déplacements sont vite fatigants dans cette ville toute en pentes. On visite l’éclectique Musée Calouste-Gulbenkian, aux jardins ombragés bien agréables, puis la magnifique serre froide du parc Eduardo VII. Enfin, dernier déjeûner à la terrasse du resto situé dans le parc, où l’ombre est à peine suffisante.

Enfin, nous voilà partis pour la dernière découverte de notre trop court séjour : le terminal 2 de l’aéroport, sorte de grand hangar dépourvu d’à peu près tout et manifestement sous-dimensionné. On comprend qu’il soit réservé aux compagnies low cost.

Lisbonne, donc ? On est prêts à y retourner quand on en aura l’occasion. Et il ne faut pas croire les guides touristiques quand ils affirment que tel ou tel lieu est pris d’assaut et qu’il faut arriver à 7h du matin pour espérer entrer avant midi. Franchement, on a des têtes a se lever à 7h du matin ?

Londres, du 5 au 7 décembre 2014

Certains esprits chagrins prétendent qu’en Angleterre, il pleut sauf les jours de brouillard. Nonsense, comme ils disent là-bas. En tout cas, cette virée londonienne tend à montrer le contraire, tout comme la précédente en juillet dernier.

Nous voilà donc arrivés vendredi soir dans un hôtel un peu loin de tout, au milieu des nouveaux immeubles haut de gamme des docks de Chelsea. Un peu de marche à pied le long de King’s Road avant de trouver à manger, du coup. On choisit un resto un peu au hasard, une sorte de cantine thaï pas mal du tout. Au menu, curry de canard arrosé d’une IPA, slurps.

Samedi, la grosse journée du voyage. Nous voulions visiter la Tour de Londres, dont acte. On s’attendait un peu à une queue démesurée mais il faut croire qu’elle tombe avec les feuilles des arbres ; en tout cas, aucun souci pour prendre les billets et entrer dans l’enceinte. Visite guidée annoncée une dizaine de minutes plus tard ; ça nous va, on attend.

La tour est une résidence royale sous la responsabilité d’une unité de l’armée britannique, qui sert aussi et avant tout de garde rapprochée à la reine. Comme pas mal de choses chez nos amis britanniques, ça doit remonter au moins à Guillaume le Conquérant, minimum. Pas qu’ils soient conservateurs, mais un peu quand même. Du coup, les soldats font aussi office de guide pour les touristes. Si, si, je vous assure, malgré l’uniforme ridicule, ce sont de vrais soldats.

Une petite heure de visite, donc, en suivant un guide passionnant et so british, humour compris. On se dirige ensuite vers les joyaux de la couronne, sous bonne garde (les portes sont impressionnantes) mais malgré tout visibles par tout un chacun. Puis on visite l’armurerie, elle aussi transformée en musée. Elle héberge notamment une collection d’armures ayant appartenu aux rois d’Angleterre, collection qui doit bien dater d’une paire de siècles. Un petit coucou aux corbeaux au passage.

Voilà la journée bien entamée et nous itou. Un café et une pause pipi plus tard (je vous passe le tour de la forteresse en espérant trouver un bus avant de nous rabattre piteusement sur le métro), nous voilà partis vers Oxford Circus. On se pose dans un pub pour le traditionnel fish and chips accompagné de breuvage local, puis c’est séance tourisme et shopping sur Regent Street et Oxford Street.

Nous comptions visiter le Winter Wonderland à Hyde Park dans la soirée. Vu de l’extérieur, ça semble rigolo, mais les files d’attente nous dissuadent assez vite. On a quand même gagné un petit tour du parc, plein de pères noëls qui carburent à la bibine. Passage par Earl’s Court et ses restaurants le temps de manger un hamburger puis retour à l’hôtel et au lit après une journée bien remplie.

Dimanche plutôt reposant en comparaison. On se dirige assez tôt vers le musée Victoria & Albert, où on arrive pour l’ouverture (bon à savoir : il n’ouvre qu’à 10h, pas besoin de se presser pour arriver avant). Un petit tour des arts décos chinois et japonais et des sculptures religieuses asiatiques, quelques bricoles médiévales et Renaissance (y compris un des carnets de Léonard de Vinci), une salle sur l’architecture médiévale, puis une passage rapide par celle qui retrace l’histoire des bijoux, et c’est l’heure de retourner à l’hôtel pour y retrouver le reste du groupe et partir prendre notre train.

Bilan : un week-end bien rempli, même si on n’a pas pu voir tout ce qu’on voulait (je ferais bien un tour à la Photographer’s Gallery). Comme la dernière fois, on se dit qu’il faudra y retourner. Plus qu’à guetter les promos. 😉

Normandie, 20 et 21 septembre 2014

Ça faisait longtemps que je n’avais rien écrit ici malgré quelques voyages et autres virées pas désagréables. On va essayer de s’y remettre.

Étretat, samedi après-midi

Il parait qu’il pleut souvent en Normandie. Ça a commencé pendant qu’on choisissait notre resto pour le déjeûner, et ça s’est arrêté pendant le dessert. Pas une goutte sur la tête, donc. Comme quoi, il ne faut pas trop faire confiance à la culture populaire.

Passage par la demi-rue touristique (c’est une petite station balnéaire), puis par la plage, en nous dirigeant vers les célèbres falaises. Si vous passez par là, il peut être pertinent de vous munir d’une armure complête ou autre équipement comparable ; vu la taille des goélands, ils doivent bien bouffer un ou deux touristes de temps en temps. D’ailleurs ils ne sont pas farouches, plutôt du genre à attendre au pied des bancs au cas où quelque chose en tomberait.

Nous voilà donc à monter au sommet des falaises sous le cagnard. Oui, en Normandie. J’en suis même redescendu avec le crâne tout rouge, c’est dire! Quelques dizaines de marches puis un petit sentier caillouteux mais bien entretenu, tout bien calibré pour les touristes, puis en arrivant en haut la récompense : un paysage majestueux, largement digne des habituelles photos. On n’en a vu qu’un côté cette fois-ci, on verra bien si on a l’occasion d’y retourner.

Dieppe, samedi soir et dimanche

Arrivée vers 20h à l’hôtel, en périphérie de Dieppe. Pas qu’on tenait à dormir au fin fond d’une zone commerciale, mais apparemment les hôtels y sont facilement complets. J’ai l’air de râler mais ce n’est pas grand chose en soi, on avait une voiture après tout. Ce qui fait un peu peur, c’est la foule au fast-food voisin ; on se demande un peu si c’est ça la sortie du samedi soir pour les locaux.

Nous voilà donc parti pour le centre-ville. Non, finalement, pour le front de mer. C’est la foule, non pas pour les bars de la plage mais pour une course qui se termine à deux pas de la plage au moment de notre arrivée. Parce que côté night life, pardon, mais ce n’est clairement pas la bonne adresse : un hôtel-resto fermé, deux autres pas très engageants, un vrai resto apparemment pas mal mais qu’on a réussi à contourner sans passer devant et le casino, c’est limité.

On a fini par trouver un restaurant dans une petite rue en retrait du front de mer, sans penser un seul instant à consulter un plan pour se rendre compte que le port de plaisance était à 50m. Enfin, on a bien mangé, même si on en est sortis tard et fatigués. Il faut juste savoir que Dieppe, pour le touriste qui débarque, c’est assez peu engageant, surtout après 20h.

Retour à l’hôtel et gros dodo bien mérité. Levés trop tard pour le petit-déjeûner, nous voilà partis pour un croissant dans un bistrot sur le port. Cette fois-ci on a réussi à le trouver ; on n’est pas bien doués, mais on s’en sort quand même de temps en temps. Une petite balade en bord de mer dans un vent à décorner les goélands ; ça doit être ça la vraie Normandie.

Le projet du jour : la visite du château qui surplombe la ville. Mais d’abord un arrêt par la case resto, pas qu’on soit spécialement des goinfres mais le château est fermé entre midi et deux, ce qui contraint quelque peu nos horaires.

Le château, donc. Un point de vue magnifique sur la ville et les falaises environnantes. À l’intérieur, entre autres, une collection d’ivoires (j’avoue, je ne suis pas un bon client) et pas mal de peintures couleur locale, une grande salle dédiée aux représentations de Dieppe, une autre aux scènes navales. On rattrape la fin d’une visite guidée (journées du patrimoine obligent) dont on regrette un peu d’avoir raté le début.

Retour

Une petite balade dans la rue commerçante, un verre en terrasse, quelques achats et nous voilà repartis vers la station de métro la plus proche. Note pour la prochaine fois : même si la départementale est en ligne droite, on ne va pas plus vite que par l’autoroute.

Au moins, on aura visité. Et on aura réussi à trouver à manger à Gisors un dimanche soir, ce qui n’est apparemment pas à la portée de n’importe qui.

Paris, 23 novembre 2013 — de retour d’Amsterdam

Lundi matin, réveil un peu difficile après un week-end passé à Amsterdam.

Départ de Paris samedi à (trop) tôt du matin. Ça aurait pu se passer beaucoup moins bien ; la première classe du Thalys, c’est confort et petit-déjeûner. Je finis un Bordage (je découvre, c’est, heu, disons pas de la grande littérature) et j’attaque un Pratchett.

Arrivée à la gare centrale d’Amsterdam. Le temps de dégotter l’office du tourisme et de prendre la carte du parfait touriste (celle qui donne accès aux transports et à une palanquée de musées, ainsi que des réductions un peu partout) et nous voilà partis sous le soleil amstellodamois.

Je me relis ; j’ai bien écrit soleil amstellodamois. Étonnant, non ?

On descend le Damrak, son marche de noël et ses odeurs de beignet gras jusqu’à la place du Dam. Une petite escale chez Chimera, ses trolls, ses dragons et son bric-à-brac gothico-new-age, puis on longe les canaux jusqu’au marché aux fleurs.

On arrive finalement au musée Van Gogh. L’expo sur 4 niveaux fait tout juste la bonne taille pour ne pas lasser, surtout qu’elle ne comprend que peu de «grandes» toiles. Ça reste intéressant même pour moi qui ne suis pas un grand amateur de peinture ; je retiens en particulier les explications sur l’analyse des tableaux et de leur évolution, vieillissement des pigments ou réutilisation des toiles.

Il est maintenant plus que temps de manger. On se retrouve chez Wagamama, à deux pas du musée. Une sorte de cantine japonaise européanisée ; on y mange bien et nourissant, même si Nathalie trouve ça un peu en-deça de ses attentes. On se dirige ensuite vers l’hôtel pour poser nos bagages et nos fesses et faire une petite sieste.

On ressort en fin d’après-midi pour faire un tour dans le quartier rouge avant l’affluence de viande soûle du samedi soir. Un peu décevant du coup, ça manque d’animation. Je suppose qu’on ne peut pas tout avoir. On croise un nombre impressionnant de cygnes et de canards sur un des canaux, j’avoue ne pas trop savoir ce qui les attire ici.

On se dirige ensuite vers le quartier commerçant entre la place du Dam et le marché aux fleurs ; pas grand chose à y voir à cette heure-ci, les magasins ferment tôt. On se pose dans un bar le temps d’une bière avant d’aller dîner dans un des nombreux restos argentins du centre ville. Repus, on rentre se coucher pour récupérer de notre (trop) courte nuit et de notre journée de balade.

Dimanche matin. Le temps tourne au gris clair et pluvieux. On se pose dans une sorte de Starbuck néérlandais (chaleureux avec des jus de fruits bio) pour le petit déjeûner ; on en ressort calés sous un soleil retrouvé. On s’embarque pour une balade en bâteau sur les canaux ; enfin une activité reposante ! 🙂 Ça nous donne surtout un aperçu assez synthétique de la ville et des quartiers qu’on n’aurait pas eu le temps de visiter en deux jours.

Malheureusement le soleil a décidé de bouder pour de bon en nous voyant embarquer. On passera le reste de la journée sous les nuages, avec par moments un peu de pluie ou de vent.

On commence à penser à acheter deux-trois souvenirs. D’abord un petit passage au marché aux fleurs, avant de manger à proximité. On s’arrête à La Place, une sorte de grand self multi-culturel qui semble occuper un pâté de maisons à lui seul. On y prend une soupe nourrissante et un grand sandwich ma fois pas mauvais du tout. Une adresse à retenir. 🙂

On passera ensuite le plus clair de l’après-midi à se balader en ville et à faire les boutiques, où on n’achètera pas grand chose à part du fromage (slurps). Une petite pause dans un bar au milieu pour se détendre un peu les jambes et prendre un vin chaud. On se dirige ensuite vers la gare pour prendre le train du retour.

Arrivée à Paris à tard du soir, après un week-end à la fois tranquille et fatigant ; c’est qu’on n’a pas l’habitude de marcher toute la journée. 😉

Périgord, 22 juillet 2013

Notre dernier jour sur place, et on quitte la vallée de la Vézère pour celle de la Dordogne. Au programme du jour, deux châteaux médiévaux : Castelnaud et Beynac, les deux ennemis jurés qui se regardent méchamment par-dessus la rivière depuis le XIIème siècle.

Castelnaud tout d’abord. Pris en 1214 par les croisés de Simon de Montfort, repris l’année suivante par Bernard de Casnac, il ne tombera plus jamais, ce qui ne l’empêchera pas de changer sept fois de camp au cours de la guerre de Cent Ans. La plaisanterie durera jusqu’en 1442, quand le château se rend sans combat aux armées du roi de France Charles VII après un siège de trois semaines seulement.

Aujourd’hui, Castelnaud abrite un musée de la guerre au moyen-âge. Ambiance plutôt (trop ?) familiale, avec pas mal d’animations plutôt destinées aux enfants (même si les grands enfants que nous sommes s’y attardent un peu). Un petit regret : la démonstration de tir au trébuchet se fait avec un modèle à l’échelle 1/3 qui lance des ballons en plastique. J’aurais préféré voir une vraie attaque de muraille mais il parait que ça ne se fait pas. Dommage.

On traverse ensuite la Dordogne pour se rendre à Beynac. Le château a accueilli Richard Cœur-de-Lion à son retour de croisade ; il était en chemin pour y retourner avant sa mort à Châlus.

Le changement d’ambiance est total : pas d’animations, pas de musée, juste un grand château dans son jus, en cours de restauration. Le guide (d’époque et passionnant) nous indique que les travaux sont commencés depuis 50 ans et qu’il en faudra encore autant pour les mener à terme. Du sommet du donjon, on a une vue superbe sur la vallée de la Dordogne, la vallée au cinq châteaux (on en a visité deux, suivez un peu !). Beynac a aussi servi de décor à de nombreux tournages de films.

À mon avis les deux visites sont complémentaires ; dans tous les cas, la visite guidée de Beynac est un must.

Retour à l’hôtel après une petite halte à Sarlat, puis on ressort manger à la Ferme de Brusquand. Ambiance familiale sans chichis, à l’opposé du guindé-chic de Laborderie où on a mangé avant-hier, mais cuisine largement à la hauteur (avec du canard dedans). Leur tournedos Rossini est une tuerie.

Périgord, 21 juillet 2013

Ce matin, marché de produits locaux à Marquay. Comme on peut s’y attendre, le marché est à l’échelle du village : 6 ou 7 étals entourent une petite placette. Pas mal de produits tentants, des tomates magnifiques, tout un tas de morceaux de canard ; malheureusement on n’est pas vraiment équipés pour ramener des produits frais en voiture, sans même parler de les conserver pendant deux jours.

Ensuite, comme je l’ai dit hier, direction Lascaux ! Mais d’abord, on s’arrête à Montignac, à une paire de kilomètres de la grotte. Le temps de prendre un verre (il fait très chaud !) et de faire quelques pas sur les berges de la Vézère, puis on songe à manger. Il se trouve que le frère de notre ami Pascal y tient un restaurant ; du coup, le choix est vite fait. Terrasse sur la Vézère, pizzas à la pâte légèrement briochée tout comme il faut dans les pays chauds, un petit rosé… le bonheur.

On se dirige ensuite vers la grotte. Enfin, la reproduction, puisque la véritable grotte est fermée au public depuis une cinquantaine d’années. La raison : les visiteurs amenaient avec eux des bactéries qui faisaient pousser des lichens ou des algues sur la paroi (pas trop grave, ça se soigne aux antibiotiques) et, plus grave, de l’humidité et du gaz carbonique, qui entrainent la formation de calcite (aucun risque dans la réplique, dont les parois sont en ciment et pas en calcaire).

Visite guidée dans une ambiance un peu «usine à touristes» : la visite elle-même dure 40 minutes en 4 parties (une salle sur l’histoire de la grotte, une sur les techniques de peinture et les deux parties de grotte reproduites), pour une visite toutes les 10 minutes, tout est donc chronométré serré. Très intéressant malgré tout, tant en ce qui concerne les techniques (utilisation du corps humain comme pochoir, projection des pigments, parfois toxiques, par le souffle…) que les oeuvres elles-mêmes. Certaines sont plus ou moins stylisées, d’autres d’un réalisme saisissant (notamment le grand taureau), d’autres encore ne se révèlent que sous le bon éclairage (utilisation du relief de la paroi pour figurer certaines parties des animaux)… On regrette, sinon de pouvoir accéder à l’original, du moins de ne pas avoir plus de temps pour en profiter et que l’intégralité n’ait pas été reproduite. Mais les bonnes choses ont une fin, et nous voilà ressortis en plein cagnard.

Retour à l’hôtel, sieste, glandouille, repas rapide au snack voisin, partie de billard. J’ai fini les Trois Mousquetaires et attaqué un San Antonio.

Périgord, 20 juillet 2013

On quitte (plus ou moins) les sites préhistoriques d’hier pour une journée médiévale.

La journée commence par la visite du château de Commarque. On laisse la voiture au parking et nous voilà partis pour un périple au milieu d’un bois infesté de bêtes féroces (un taon, des espèces d’abeilles jaunes orangées et tout un tas de petites mouches ou de trucs ressemblants). On finit par observer des changements dans la faune en arrivant à proximité du château.

«Il y a un gros truc marron plus bas sur le chemin, sûrement un cheval.

— Tu crois ?

— Ah non, c’est un troupeau de scouts.»

Nous voilà au fond de la vallée de la Beune, au pied du château. À notre gauche, les ruines ; j’y reviens dans un instant. En face, sur le versant opposéde la vallée, un autre château, celui de Laussel, simplement magnifique (mais qui, malheureusement, ne se visite pas).

Les ruines, donc. Une forteresse médiévale (l’essentiel de ce qui subsiste a été bâti entre le XIIème et le XIVème siècle) qui regroupe quelques tours de noblesse en plus du château lui-même, le tout bâti sur un habitat troglodyte. Une grotte préhistorique se trouve au pied de la falaise ; elle est totalement fermée mais on peut voir des photographies des gravures dans le donjon du château. Parmi elles, un superbe cheval taille réelle.

Nouvel affrontement avec les animaux sauvages sur le chemin qui nous ramène à la voiture, et nous voilà à table pour nous remettre de nos émotions (le foie gras aide bien).

L’après-midi, nous dirigeons nos roues vers le site troglodyte de la Roque Saint-Christophe. L’immense abri, qui surplombe la Vézère, est occupé en permanence depuis le néolithique (et occasionnellement depuis beaucoup plus longtemps) même si les traces visibles datent essentiellement du moyen-âge. Le village médiéval lui-même a été détruit pendant les guerres de religion, mais le site est resté habité jusqu’en 1910.

La visite guidée d’une petite heure et demie est tout simplement passionnante, mélangeant traces des habitations troglodytes (les bâtiments médiévaux eux-mêmes ont été rasés mais les trous dans la pierre subsistent bien sûr), maquettes et représentations de la ville historique, et reconstitutions de machines médiévales.

Retour à l’hôtel le temps de se rafraichir et de faire une petite sieste et nous voilà partis pour un restaurant des environs que nous n’avons jamais trouvé. Nous voilà donc au restaurant Laborderie, à Tamniès, à quelques encablures de Marquay ; plus haut de gamme que ce que nous avons pratiqué jusqu’ici, mais l’addition reste raisonnable. On conserve la thématique canard régionale, mais plus fine qu’ailleurs. Slurps !

Maintenant au lit ; demain, Lascaux !

Périgord, 19 juillet 2013

Départ ce matin pas trop tôt pour le gouffre de Proumeyssac. Sur le chemin, on traverse un petit village baptisé Campagne — aucune tromperie sur la marchandise. Beau château, me souffle Nathalie.

Le gouffre lui-même est vendu comme une «cathédrale de cristal». Là encore aucune tromperie ; quatre grosses concrétions calcaires (le guide nous en désigne une et l’estime à une trentaine de tonnes) entourées de milliers de stalactites et de stalagmites. Curieux spectacle que ces centaines de pièces de poterie entreposées au fond le temps d’acquérir une gangue de calcaire, ce qui peut prendre environ un an pour chaque pièce. Difficile de croire que la table sur laquelle elles sont posées était au départ en bois — 60 ans de calcaire lui donnent un aspect unique. Gros regret : l’interdiction de prendre des photos. Vous tenez vraiment tant que ça à vendre vos cartes postales ?

Ce midi, arrêt au Bugue pour déjeûner. On repère un petit resto, Oscar, dont la terrasse donne sur la Vézère. Bonne surprise, on y mange bien, cuisine maison principalement à base de produits locaux (coin !) pour un prix très raisonnable.

Une fois le magret digéré, on repart direction la grotte du Sorcier, à Saint-Cirq, pas loin de là. Petites routes sinueuses, pas forcément très bien entretenues, et indications sommaires ; bref, ça se mérite. Nous voilà dans un petit musée très IIIème République dans son jus à attendre notre guide ; collections de pierres taillées et de fossiles divers. La grotte elle-même est minuscule et le nombre de visiteurs est très restreint ; heureusement pour nous, il n’y a pas foule en ce moment. Outre des classiques représentations animales, elle contient une des rares représentations humaines qui nous sont parvenues. La guide nous prévient que le site ne sera probablement pas accessible indéfiniment ; tôt ou tard, il faudra bien le fermer pour éviter les dégradations dues aux visiteurs. À voir tant qu’il est temps !

Un moment d’hésitation et nous voilà partis vers Saint-Léon-sur-Vézère, où on s’arrête le temps de prendre un verre. Ensuite, retour vers notre hôtel à Marquay. Dîner au restaurant local, l’Estérel, que nous avons eu l’occasion de découvrir mardi dernier. Ils sont à court de l’excellent Côtes de Bergerac de la dernière fois ; on se rabat sur un Saint-Émilion correct mais clairement en-dessous. Dommage.

Sarlat, 17 juillet 2013

Ce mercredi, une virée à Sarlat. Jolie petite ville ancienne, dont le centre est conservé dans son jus. Je craignais un peu le piège à touristes façon Mont Saint-Michel ; bonne surprise, ce n’est pas (trop) le cas. Il faut dire que Sarlat, en dépit de son aspect ville-musée, est réellement habitée, ça fait toute la différence.

Marché le matin, donc les rues étaient plutôt encombrées. Ça s’éclaircit pas mal l’après-midi pour donner un centre historique tout à fait vivable. Un regret quand même, l’ancienne église convertie en marché couvert n’est ouverte qu’aux heures de marché, justement, j’aurais bien aimé pouvoir la visiter au calme.

Déjeûner le midi dans un resto pris au hasard ; malgré le côté touristique, on a plutôt bien mangé pour pas trop cher (les 3 ou 4 restos de la rue proposaient tous un menu à 11 ou 12 euros). Le serveur anglais déjanté était très sympathique. Gros point positif à propos des restaurants : personne ne vient vous harponner sur le trottoir, c’est très agréable.