Départ ce matin pas trop tôt pour le gouffre de Proumeyssac. Sur le chemin, on traverse un petit village baptisé Campagne — aucune tromperie sur la marchandise. Beau château, me souffle Nathalie.

Le gouffre lui-même est vendu comme une «cathédrale de cristal». Là encore aucune tromperie ; quatre grosses concrétions calcaires (le guide nous en désigne une et l’estime à une trentaine de tonnes) entourées de milliers de stalactites et de stalagmites. Curieux spectacle que ces centaines de pièces de poterie entreposées au fond le temps d’acquérir une gangue de calcaire, ce qui peut prendre environ un an pour chaque pièce. Difficile de croire que la table sur laquelle elles sont posées était au départ en bois — 60 ans de calcaire lui donnent un aspect unique. Gros regret : l’interdiction de prendre des photos. Vous tenez vraiment tant que ça à vendre vos cartes postales ?

Ce midi, arrêt au Bugue pour déjeûner. On repère un petit resto, Oscar, dont la terrasse donne sur la Vézère. Bonne surprise, on y mange bien, cuisine maison principalement à base de produits locaux (coin !) pour un prix très raisonnable.

Une fois le magret digéré, on repart direction la grotte du Sorcier, à Saint-Cirq, pas loin de là. Petites routes sinueuses, pas forcément très bien entretenues, et indications sommaires ; bref, ça se mérite. Nous voilà dans un petit musée très IIIème République dans son jus à attendre notre guide ; collections de pierres taillées et de fossiles divers. La grotte elle-même est minuscule et le nombre de visiteurs est très restreint ; heureusement pour nous, il n’y a pas foule en ce moment. Outre des classiques représentations animales, elle contient une des rares représentations humaines qui nous sont parvenues. La guide nous prévient que le site ne sera probablement pas accessible indéfiniment ; tôt ou tard, il faudra bien le fermer pour éviter les dégradations dues aux visiteurs. À voir tant qu’il est temps !

Un moment d’hésitation et nous voilà partis vers Saint-Léon-sur-Vézère, où on s’arrête le temps de prendre un verre. Ensuite, retour vers notre hôtel à Marquay. Dîner au restaurant local, l’Estérel, que nous avons eu l’occasion de découvrir mardi dernier. Ils sont à court de l’excellent Côtes de Bergerac de la dernière fois ; on se rabat sur un Saint-Émilion correct mais clairement en-dessous. Dommage.